Antonio Cifrondi (Clusone, 1656 - Brescia, 1730)
(Clusone, 1656 – Brescia, 1730)
Le suicide de LucrèceHuile sur toile. 86 x 69 cm.
- PROVENANCE
- BIBLIOGRAPHIE
- EXPOSITIONS
- DESCRIPTION
BIBLIOGRAPHIE
-Francesco Frangi, in Settecento lombardo, Rossa Bossaglia – Valerio Terraroli (dir.), Milano, Palazzo Reale, 1er février – 28 avril 1991, I.10, p. 66-68 ;
-Enrico De Pascale, in Pittura e verità. La commedia umana nell’arte di Antonio Cifrondi, Enrico De Pascale – Cristina Rodeschini (dir.), Clusone, Palazzo Marinoni-Barca, 22 décembre 2007 - 30 mars 2008, p. 38-39, n° 12 ;
-Lanfranco Ravelli, Antonio Cifrondi. Riflessioni, riletture, aggiornamenti, Brescia, 2008, p. 57, ill. 2 ;
-Angelo Loda, in Moretto, Savoldo, Romanino, Ceruti. Cento capolavori dalle collezioni private bresciane, cat. exp. Brescia, Palazzo Martinengo Cesaresco, 1er mars - 1er juin 2014, Cinisello Balsamo, 2014, p. 216-217, n° 95.
EXPOSITIONS
-Settecento lombardo, Rossa Bossaglia – Valerio Terraroli (dir.), Milano, Palazzo Reale, 1er février – 28 avril 1991 ;
-Pittura e verità. La commedia umana nell’arte di Antonio Cifrondi, Enrico De Pascale - Cristina Rodeschini (dir.), Clusone, Palazzo Marinoni-Barca, 22 décembre 2007 - 30 mars 2008 ;
-Moretto, Savoldo, Romanino, Ceruti. Cento capolavori dale collezioni private bresciane, cat. exp. Brescia, Palazzo Martinengo Cesaresco, 1er mars - 1er juin 2014, Cinisello Balsamo, 2014.
DESCRIPTION
Lucrèce est une dame romaine qui était renommée pour sa beauté et sa vertu. Après avoir été violée par Sextus Tarquin, le fils du roi de Rome, la jeune femme se donne la mort, une mort violente provoquée par la lame d’un poignard. Il s’agit d’une héroïne tragique de la Rome antique et comme telle, elle est un exemplum ; elle ne peut survivre au déshonneur.
La mise en page est particulièrement originale et éloquente. Seule, saisie à mi-corps, la poitrine dénudée un filet de sang s’écoule sur sa chair blanche alors que le poignard est toujours planté dans son corps. La tête rejetée en arrière, les yeux mi-clos, elle semble rendre son dernier soupir. La pose, avec le bras gauche calé sur une petite table, ne tend pas ni à l’anecdotique ni au sensationnel, par son geste elle se plie à son destin qu’elle accepte. La part belle est donnée aux différents blancs, lisse et légèrement rosé pour la carnation, alors qu’il est d’un blanc pur, travaillé en épaisseur, tourmenté, pour la chemise qui entoure le haut de son corps.
Le tableau est à rattacher de la période claire de l’artiste bergamasque, autour de 1698-1700, selon Francesco Frangi, non loin du Meunier (Brescia, Pinacoteca Tosio Martinengo) lui aussi décrit dans une merveilleuse gamme de blanc qui s’accorde avec son activité.
Il reste beaucoup à découvrir sur Antonio Cifrondi et sur son œuvre connus principalement par la Vie qu’en a laissé le bergamasque F. M. Tassi (1793). Selon ce dernier, l’artiste fait son apprentissage chez un peintre de Clusone, le chevalier del Negro, dont on ne sait plus rien.
Grâce à une bourse d’étude, il a pu aller étudier à Bologne où il aurait été élève de Marcantonio Franceschini (1648 – 1729), au moins pendant trois ans, autour de 1665. Puis il fit un voyage à Rome, en 1679.
Au début des années 1680, Tassi nous indique un long voyage avec son frère Ventura, à Turin puis en France, d’abord à Grenoble où il aurait réalisé des travaux à la Grande Chartreuse puis à Paris, au service du duc d’Harcourt. Sur ce long voyage, nous n’avons pas, à ce jour, retrouvé de témoignages, tant picturaux que dans les archives. Le retour dans sa patrie a dû intervenir entre 1686 et 1687 car en février de cette année il achète une maison à Clusone. Jusqu’à la décoration de la casa Zanchi – de 1712 à 1716 – il travaille entre sa ville natale, Bergame et les vallées bergamasques, exécutant principalement des tableaux religieux. C’est dans l’ambitieuse décoration de la villa Zanchi (décor aujourd’hui dispersé entre différentes collections particulières), minutieusement décrite par son biographe Tassi, que prend naissance sa si personnelle peinture de la réalité.
Les dernières années de la vie du peintre, entre 1715 et 1730, sont, elles aussi, peu documentées, il semble du fait de la redécouverte de nombreux tableaux à Brescia qu’il se soit installé dans cette ville où il développe, lui-même dans une extrême pauvreté, ses attachantes figures de pitocchi, mendiants ou philosophes, dans ce style et cette technique synthétiques qui le caractérisent.