Giovan Battista Beinaschi (Fossano 1636 - Naples 1688)
(Fossano, 1634 ca. – Naples, 1688)
Sainte Famille avec sainte Anne et saint JoachimHuile sur toile, 127,5 x 169 cm.
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PROVENANCE
Vente Christie’s, Londres, 30 novembre 1973, n° 2 (comme « The Property of Sir Richard Blunt, Bt ») ; vente Sotheby’s, Londres, 11 décembre 1974, n° 59 ; Nice, collection particulière.
BIBLIOGRAPHIE
- Fausta Navarro, « Giovan Battista Beinaschi (Fossano 1636 – Napoli 1688) », in Civiltà del Seicento a Napoli, 2 vol., Naples, I, 1998, cat. exp. Museo di Capodimonte, 24 octobre 1984 – 1er avril 1985, p. 116 ;
- Fausta Navarro, « Beinaschi, Giovan Battista », in La Pittura in Italia. Il Seicento, 2 vol., Mina Gregori-Eric Schleier (dir.), Milan, 1989, II, p. 630 ;
- Riccardo Lattuada, « Beinaschi, Giovan Battista », in The Dictionary of Art, James Turner (dir.), 43 vol., Londres, 1996, 3, p. 521-522 ;
- Véronique Damian, dans Tableaux napolitains du naturalisme au baroque, Paris, Galerie Canesso, février 2007, p. 46-47;
- Antonio Gesino, in Giovan Battista Beinaschi. Pittore barocco tra Roma e Napoli, Vincenzo Pacelli – Francesco Petrucci (dir.), Rome, 2011, p. 45, fig. 62, p. 313-314, n° Cb7.
DESCRIPTION
L'art de cet artiste, piémontais d'origine, a su amalgamer différents apports rencontrés lors d'un parcours qui le porte à Rome en 1660, avant de rejoindre Naples en 1664 pour ne plus en partir, mis à part un bref retour d'un an à Rome, en 1687. La scène artistique napolitaine lui offre l'opportunité de mettre en œuvre de grands chantiers à fresque et d'expérimenter un style composite, à mi-chemin entre les formes classiques et rigoureuses qu'il a pu étudier chez Lanfranco (1582-1647) et le clair-obscur accentué, mais délicat, de Mattia Preti (1613-1699). Inédit, le tableau que nous présentons vient s'inscrire dans le séjour napolitain. Son exécution est à situer autour des années 1670, à un moment où Beinaschi se souvient encore de Lanfranco et avant que n'intervienne, sous l'influence de Luca Giordano (1634-1705), un éclaircissement de sa palette.
La composition, fermée sur elle-même, saisit les quatre personnages bibliques en un plan très resserré. Le choix du nocturne sert l'expression - l'Enfant Jésus dort dans les bras de la Vierge qui converse avec sainte Anne et saint Joachim - et met en évidence la colombe, symbole de l'Esprit saint, elle aussi tournée vers l'enfant endormi. L'artiste expose ici cette manière toute personnelle d'utiliser la couleur réservée aux zones lumineuses, en de larges et libres coups de pinceaux. Les visages du second plan, sommairement esquissés dans la pénombre, sont caractéristiques de son écriture et s'opposent au modelé énergique de ceux du premier plan. C'est vers cette économie de moyens que tend l'art original de Beinaschi qui réussit, en proposant des solutions nouvelles, à s'imposer au sein du contexte baroque napolitain.